mardi 14 août 2018

Grossesse après FIV : le 1er trimestre

hey, je reviens aujourd'hui avec un des premiers articles sur ma grossesse.

Comme tu as pu le voir sur mon dernier article, je suis enceinte de jumeaux. Je suis aujourd'hui à 17SA soit 3 mois et demi si on veut calculer en mois mais je t'avoue que je suis comme les médecins, je parle en semaine.

j'ai mis beaucoup de temps avant d'accepter d'être enceinte, ces 2 petits miracles sont le fruit de 3 ans de PMA, 3 ans à attendre, à espérer avoir des enfants un jour, 3 ans à se demander si ce bonheur allait nous être donné ou pas. Et puis voilà, une fois l'écho du 1er trimestre passée, l'annonce à nos familles faite, on a réalisé que c'était bien réel et qu'on allait être parent de 2 enfants.
C'est étrange à raconter mais c'est vraiment ce qui s'est déroulé les premières semaines, j'étais dans cet entre deux, je savais que je portais la vie mais je ne voulais pas non plus m'attacher à cette idée, de peur que tout s'arrête.

A l'heure actuelle, mon ventre commence à s'arrondir et je suis fière de le montrer, je suis heureuse de parler de la "chambre des bébés", de commencer à faire des achats puéricultures... notre vie va changer et c'est génial.

Mais... le 1er trimestre c'est aussi un lot de pas mal de symptômes auxquels j'étais plus ou moins préparée, c'est aussi sensations étranges et encore plus après un parcours de PMA, au delà de cette appréhension de se dire enceinte, il y a des peurs, des questions que l'on se pose et pour lesquelles il existe heureusement une communauté géniale de Pmettes, encore et toujours :)

1/les symptômes de grossesse

Pour ma part, j'ai eu des nausées et du dégoût pour certains aliments assez tôt, en fait j'ai même eu le droit à un petit échantillon avant d'être enceinte puisque le traitement pré-transfert, je ne l'ai pas très bien supporté : les comprimés de provames m'ont fatiguée au bout d'une semaine et une fois couplé à la progestérone, des petites envies de vomir le matin sont apparues mais aussi et surtout de la rétention d'eau. Mes jambes ont gonflé, c'était une horreur.
Le jour du transfert, tout s'est bien déroulé, je suis rentrée à la maison "en mode couvade" et j'ai guetté les éventuels signes qui n'ont pas mis longtemps à arriver. Au bout d'une semaine, j'ai commencé à sentir des tiraillements dans le bas ventre, à gonfler de la poitrine (et c'est pas fini).
Les nausées, les vraies, sont apparues à 5 SA soit 3 semaines de grossesses, et là elles m'ont tenues jusqu'à mi juillet donc environ 6 semaines.
Quand je dis "nausée", je parle pas du petit dégoût d'une odeur ou autre non je te parle d'une envie de vomir qui te prend au réveil et qui ne te quitte pas de la journée ou presque. Je me souviens d'une semaine où j'ai du faire 3 repas "normaux", le reste du temps, je mangeais ce qui me donnait plus ou moins envie, à savoir quelques fruits, des pommes noisettes et du kiri... oui un régime alimentaire parfait on est d'accord. bref tout ça pour dire que la notion de "nausée matinale" est une vaste blague, elles durent toute la journée pour la plupart des femmes.
j'ai vomi 2 fois et en fait avec le recul je me dis que c'est peut être pas plus mal. J'ai quand même perdu 3 kilos.
Au delà des fortes nausées, j'ai aussi senti mon corps changer, ma poitrine comme dit avant, et ça, je ne pensais pas que ça me gênerait mais en fait si. J'ai une petite poitrine, un petit 85B qui me convient parfaitement, ça me permet de m'habiller sans risquer un décolleté de fou, je ne suis pas (enfin plus) complexée. Mais depuis quelques semaines, certains de mes hauts ne me vont plus ou ne sont plus aussi confortables qu'avant parce que je dois porter un 90C... alors c'est peut être rien pour certaines mais moi, je sens le changement et je complexe un peu, surtout en été, en maillot de bain, en robe,... D'autant plus que mon ventre a mis du temps à se montrer lui.

La fatigue, je crois que jamais de toute ma vie, je ne me suis sentie aussi fatiguée et le pire c'est que ça continue encore aujourd'hui. C'est dur de ne plus être maître de son corps en fait, je ne peux rien faire comme avant, passer l'aspirateur m'épuise, marcher 20 min je n'en parle pas, et puis même des fois, juste rester dans le canapé me fait tomber dans les bras de Morphée à des heures improbables. Chéri m'a retrouvée endormie à 18h30 samedi dernier, mais j'avais réellement sommeil. Fabriquer des bébés, ça pompe pas mal d'énergie, je ne sais plus où j'ai lu qu'on dépensait autant de calories au repos que pendant une séance de course à pieds, donc des fois je comprends. Enfin du coup, j'ai la sensation de vivre au même rythme que mon chat, notamment quand je suis toute seule.

je n'ai pas eu d'envie particulière, de gros sauts d'humeurs, bien que je reconnaisses que des fois je m'énerve un peu plus vite que la normale mais bon, rien de fou, j'ai toujours été un peu impulsive.

2/ et dans la tête ? 

Comme je le disais plus haut, on a mis du temps avec l'Amoureux à se dire qu'on attendait des enfants. De mon côté, je savais qu'ils étaient là, j'ai pu les voir plusieurs fois en 3 mois mais au fond je ne voulais pas m'y attacher, donc j'attendais la T1 pour savoir ce qu'il en était.
J'ai été comme depuis le début du parcours dans cette ambivalence de sentiments, partagée entre la joie, la peur, l'envie d'y croire et la lutte contre cet espoir naissant.
C'était assez compliqué. Mais on a tenu bon mentalement. Je pense qu'on avait besoin que ça se passe comme ça pour pouvoir savourer chaque instant aujourd'hui, bien que, et j'y reviendrais plus tard, le stress est toujours présent.
J'ai adoré vivre la T1, comme tous les parents, j'en suis certaine, nous avons eu droit à 45 min d'écho pour voir nos loulous, des minis pouces de 6cm. C'était la toute première écho pour Chéri et j'ai senti l'émotion dans ses yeux, on arrêtait pas de se regarder en souriant bêtement, mais c'était tout simplement MAGIQUE.

Une fois ce moment passé, nous l'avons annoncé à nos familles et ça a été l'explosion de joie pour tout le monde, c'était top. Je crois que l'appel à ma soeur et le moment avec mes grands parents resteront mes 2 meilleurs souvenirs d'annonce.
Mais voilà, une fois ces merveilleux instants, de mon côté, j'ai commencé à me questionner, à avoir de réelles angoisses. "Et si quelque chose se passe mal?" "Et si on les perdait?" ... des trucs pas cool.
Et j'ai ressenti le besoin de revoir les bébés, de m'assurer que tout allait bien.
il m'a fallu attendre 2 semaines, mon rendez vous avec ma sage-femme pour avoir droit à une petite écho supplémentaire et aussi une longue discussion pour me rassurer. Et là j'attends mon écho du 4e mois avec impatience !

Mais au fond, je me rends compte que cette peur est quasi constante, parfois plus forte, parfois moins. Je crois que depuis le début de la grossesse, je suis consciente du caractère unique de ce que je vis, je souffre d'insuffisance ovarienne, j'ai du passer par un don d'ovocyte pour être enceinte, donc je sais que je ne vivrai tout ça qu'une fois et qu'il faut que tout aille parfaitement bien, je veux que mes bébés soient en bonne santé, je veux que ma grossesse se passe bien, je veux que notre vie se passe mieux, mieux que ces 3 dernières années.
Je ne peux pas dire que nous, les Pmettes, nous passons 9 mois différents des femmes qui ont pu tomber enceinte naturellement, mais je reste persuader que notre parcours nous fragilisées et que nous avons besoin d'être rassurées un peu plus.
J'ai le droit à une écho au CHU par mois car j'attends des jumeaux et je trouve ça déjà long de devoir attendre 4 à 5 semaines entre chaque Rendez vous alors je n'ose pas imaginer si je n'avais la possibilité que de vivre les 3 proposées en cas de grossesse unique.

3/la grossesse gémellaire

Dès les premiers instants où j'ai découvert que les 2 embryons étaient toujours là, ma sage-femme m'a dit que j'aurais le droit à un suivi spécial. Sur le coup, je n'ai pas compris, ok, j'attends 2 bébés mais en soit pourquoi...
Et en fait, c'est dingue mais je sens que je suis traitée comme une maman à risque, attendre 2 bébés, c'est risqué, voilà ce que ma sage femme, mon gyneco et un peu mon généraliste m'ont dit.
Par exemple, on m'a donné la date présumé d'accouchement et l'instant d'après, expliqué qu'ils risquaient d'arriver plus tôt et qu'il fallait que je m'attendes à des préma... un peu un coup de massue quoi... je suis d'accord qu'il faut qu'on soit prêt mais à 2 mois de grossesse, est ce que c'est vraiment le moment de dire ce genre de trucs ?

Mon médecin voit mes résultats d'analyses, qui sont parfaitement dans la norme  et m'explique que j'ai plus de risques de souffrir de diabète gestationnel donc qu'il faut bien me suivre... ok, c'est pour que je fasse attention aux sucres mais en soit on pouvait d'abord dire que là, mes résultats sont parfaits ?

Donc je crois aussi inconsciemment, mes peurs sont liées aux médecins en fait, je fais tout pour me reposer, me bouger un peu, manger sainement, j'essaie de ne pas apporter de facteurs de risques supplémentaires.
Je suis consciente que porter 2 enfants demande un suivi spécifique, ce n'est pas ça que je critique, c'est plus le fait que la grossesse n'est pas vu comme quelque chose de magique auprès des médecins, il y a directement un calcul des problèmes éventuels...

Alors qu'en PMA par exemple, on te bourre d'hormones et on ne te demande jamais comment tu vas, pourtant prendre des doses de cheval de Gonal-F peut entraîner beaucoup de désagréments voir de dangers. le paradoxe ...

Mais malgré ce mauvais côté, je dois avouer que j'ai de la chance, ma généraliste qui considère que je dois faire attention, m'a arrêté dès le début de la grossesse pour que j'évite la voiture, le stress au travail et que je puisse me reposer. Donc en soit, il n'y pas que du négatif à penserfiv) est fragile.
qu'une grossesse gémellaire (et de

Ce premier trimestre s'est terminé il y a 2 semaines, nous avons attaqué la 2e partie de grossesse, et je continue de noter mes différents ressentis. Je ne devrais plus tarder à sentir les minis bouger, j'espère et j'ai hâte de pouvoir découvrir ces nouvelles sensations.

je vous laisse, je vais faire ma sieste :)

bisous